Satoshi Kon
La machin à rêves

 

Le 24 aout 2010, Satoshi Kon, réalisateur des film d'animation perfect Blue (1997), millennium Actress   (2001), tokyo Godfathers (2003) et paprika (2006), et de la série Paranoia Agent (2004), s'est éteint à  l'âge de 46 ans. Il travaillait alors sur son cinquime long métrage Yume-Miru Kikai, littéralement "la  machine à rêve", que le studio Madhouse prend à cœur de terminer.

 

"MAINTENANT JE M EN VAIS"

 

Et c'est chez lui, des suites d'un cancer pancréatique, que ce grand maître nous a quitté, trop tôt.

Il n'est cependant pas parti sans nous laisser uns lettre d'adieu. Celle-là  même qui a été diffusé  quelques heures après l'annonce de sa mort. Déchirante pour les fans, émouvante pour tous. Dans ce  dernier message, il nous  raconte comment, un 18 mai, il a appris qu'il était malade et condamné. On  entre alors dans son intimité et celle du combat de sa femme. On y découvre son état d'esprit.

Son regret de ne pas avoir parlé de son cancer à sa famille et à ses proches plus tôt:

"j'aimerais utiliser cet espace pur m'excusé […] pour mon irresponsabilité et mon déshonneur. Prenez  cela comme mes désirs égoïste." Et sa reconnaissance envers les personnes qui l'ont construit." A tout le  monde, un très grand merci à tout ces beaux moments. J'aime le monde dans lequel j'ai vécu. Le seul  fait de pouvoir penser comme cela me rend heureux."

 

  • Perfect Blue : ce film d'animation nous plonge dans l'univers malsain de Mima, une ex-idol qui  tente de se reconvertir dans le cinéma. On suit le parcours de la jeune femme, harcelée par un  fan, qui tombe dans un délire schizophrène ne sachant plus faire la distinction entre la réalité, ses  rêves et les rôles qu'elle interprète. Déjà là, M. Kon usait de procédés narratifs déroutants en  exploitant les différentes personnalités de l'héroïne , et en sautant habilement de scènes du réel à  des scènes de fiction.



Arrive ensuite en 2001, Millennium Actress, où il nous raconte l'histoire d'une actrice ç travers les  scènes clés de ses films. Chiyoko Fujiwara se tourne vers le métier de comédienne qui pourra  l'emmener en Mandchourie, là ou est censé l'attendre son bien-aimé, un fugitif. Finalement dans  ce log métrage, très peu de scènes sont issu de la réalité puisqu'on saute d'un film de Chiyoko à  l'autre. Une mise en scène tortueuse qui sert habilement la poursuite de l'héroïne



 
  • En 2003, Satoshi Kon change partiellement de registre avec tokyo godfathers, un drame social  ancré dans la réalité qui délivre un message concret autour de l'exclusion et de l'intolérance. Dans  ce conte, le réalisateur garde tout  de même cette notion  de réalité subjective qui lui est propre  puisqu'il y présente des protagonistes, trois sans-abris de Tokyo, qui fuient leur passé, qui refusent  d'accepter leur réalité.


 
  • L'année suivante, M. Kon réalise sa première serie télévisée Paranoia Agent, qui sera composée de  13 épisode et dans laquelle on retrouve les thématiques sociale qui lui sont chères et sa tendance  à tester les limites de la psyché humaine.


 
  • Paprika en 2006. Une explotion de tout ce qui a contribué au succes de ses films précédents; A  l'instar du blockbuster américain inception de Christophe Nolan, une équipe de scientifiques  pénètre les rêves de leur patients pour les soigner. Et comme dans Millenniume Actress, il se fait  plaisir d'un point de vue graphique en exploitant au maximum les possibilités délirantes qu'offre le  scénario. Le monde des rêves n'a pas de limite.


 

La dernière machine à rêves

 

Malgré sa disparition, le voyage ne s'arrêtera pas là. Satoshi Kon travaillait en effet depuis plusieurs  années sue un cinquième long métrage, dont il ne verra malheureusement pas l'aboutissement. Il en  parlait déjà en 2007 comme d'un "conte folklorique du futur". L'histoire originale de Yume-Miru KiKai,  dont il a confié la direction de l'animation et du character design à Yoshimi Itazu, s'intéresse à l'impacte  des nouvelles technologies sur les hommes, dans un monde où la race humaine est éteinte et où il ne  reste plus que des automates. Dont nos trois héros: Ririco, Robin et King. Satoshi Kon a précisé que ce  film s'adresserait à un public, tout d'abord jeune, mais que cela pas de séduire une audience plus mûre,  à qui il destinait habituellement ses compositions.


 
 



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